7 janv. 2012

Balladur 2017



Je me lève avec l'intention ferme et déterminé de faire l'amour à une chaine hi-fi d'occasion. Peut être que ça parait simple, mais il y a autre chose qu'enfoncer son tuyau dans un lecteur de disques lasers . Il s'agit de faire les choses correctement, en premier lieu, ne pas la bousculer, en deux, jouer le grand jeu, version bachelor mais sans le costume en satin, en 3, jouer la carte musique, et là cow-boy , le fin du fin, c'est quand même de lui lancer un regard en coin : "tu savais que Berry Gordy Jr. avait produit des groupes sur la côte ouest ?".
Pendant que certains s'amusent à s'envoyer en l'air avec du matériel de seconde-main, d'autres, conscient de la nécessité de paramètrer de nouveaux modes de diffusion massive de phéromones, s'appliquent à littéralement baiser des robots. Ou à jukiser les sentiments, c-a-d créer des espaces affectifs à partir de claquements frénétiques de claves hystériques.
Apaisé par cette session hot-baby-hot, je peux enfin faire de vrais trucs de mecs. Comme un maxi de R&S records, ou de la musique néerlandaise, ou les deux à la fois. Peut être que le fait d'habiter dans un pays de fachos résidant sous le niveau de la mer est réellement déterminant dans l'habilité à faire une musique sans concession. Dans le même mouvement animé par une tension masculine démesurée, je me lance dans l'exploration des bacs à vinyles poussiéreux du stade Armand-Cesari. Entre une version du we never walk alone par I Muvrini et un enregistrement des commentaires post-defaite de la finale de l'UEFA 1978, je tombe curieusement sur une compil des meilleurs mouvements de Paul Rose à Berlin.
Fatigué, détrempé, je me couche dans un cercueil, et chante l'éternel épuisement de mon égo surdimensionné. Ferg redirige tout ses potes de A$AP vers la nation des clochards.
Les yeux fermées, coincé entre de la terre et du bois, étouffé par l'amplitude du son, je m'égare dans un Manchester vide et exsangue. Andy Stott n'a jamais profité des galbes parfaits des présentatrices de météo, reclus dans sa laideur et son manque de bonnes manières. Ce vil esprit cherche à tout pris à venger toute ces années de frustration, en créant la musique la moins ensoleillée du monde.
Maintenant au bout du voyage, je n'ai plus qu'a retourné à la douceur du doux duvet qui remplie les sommeils méritées. J'imagine un jour pouvoir être ce genre de mecs doués pour rien faire, qui passe leurs temps à faire des tapes ridiculement fainéantes gagnantes à tout les coups.

Motown's mowest story 1971-1973

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